vendredi 18 février 2011

J'expose quelques gravures au Salon du BON VOULOIR jusqu'au 13 mars 2011, ANCIENS ABATTOIRS de Mons - info BAM
et au Centre de la gravure de La Louvière à l'exposition "Prix de la gravure et de l'image imprimée de la communauté française de Belgique" jusqu'au 15 mai 2011. -info centre de la gravure
Et à l'académie du Ploutch, le Cofre, La Louvière, -info Ploutch

samedi 5 février 2011

Rendre visible l'émotion

Des êtres de tous les jours, des objets familiers composent l'univers de vero Vandegh. Ses gravures saisissent d'impreceptibles sensations.

Les êtres dépeints par vero Vandegh sont des humains de chair, donc de désir et d'émotions ressenties. Pourtant ses gravures sont en noir et blanc. Pourtant son travail est en deux dimensions et évite toute exactitude trop réaliste. Malgré cela, elle parvient à traduire le bouleversement intérieur des gens. Ce n'est pas le détail qui révèle chez vandegh. Elle ne dessine pas les corps avec la précision photographique des portraits à l'ancienne. Sa technique ne s'y prête pas vraiment. Elle peint en noir à la gouache sur une plaque métallique. Elle travaille à gros traits, joue avec les masses pleines et les interstices vides. Du coup, ce travail a des affinités avec les ombres chinoises. Elle saisit les attitudes, les mouvements, les regards qui trahissent les sensations. Les scènes qu'elle compose montrent des personnages en train de vivre un momenbt de leur existence. Ils sont saisis comme par un photographe qui aurait pris un instantané sans se préoccuper de l'identité de ses sujets.

Il y a quelque chose de fragile dans les allures, les relations des individus avec autrui. Les oeuvres vouées à l'érotisme ont une délicatesse qui les éloigne de la vulgarité pornographique, les rapproche d'une véracité humaine. Celles qui se rapportent à la vie quotidienne sont d'une simplicité dépouillée.

Le décor n'a qu'une importance secondaire. Il est moins capital que les gens qui l'habitent. Quidams, couples, familles, foule sont surpris sans fard. Ils apparaissent sans apprêt, au débotté. Soit dans des positions d'abandon te que le sommeil, l'alanguissement sous les caresses, le bronzage à la plage. Soit dans des postures plus actives comme la danse, l'attente debout à un arrêt de bus, l'approche des peaux dans l'amour charnel. Certains objets deviennent parfois des sujets. Ils sont alors traités en gros plan, focalisation qui ne dédaigne pas, ici et là, de friser l'abstraction. Caravane, cabine de plage, pantalon, braguette, soulier deviennent des motifs singuliers, au même titre qu'une bouche, une main, une jambe, une épaule.

Michel Voiturier, « le courrier de l'Escaut », le 11 janvier 2011.
Pour l'exposition au Palace, Grand Place, Ath.